François de Larrard,

musicien





IMPROVISATEUR SOLISTE


On sort ici du cadre classique du jazz, même si celui-ci constitue une pratique particulière de l’improvisation. Mais, alors qu’en jazz, on part et on retourne à un thème prédéterminé, l’improvisation libre est au contraire une aventure dans laquelle on se lance sans aucun bagage, du moins conscient. Bien entendu, un artiste, quel qu’il soit, est le résultat d’une histoire individuelle façonnée par l’héritage génétique, le milieu, les influences culturelles reçues, le travail de l’outil – en l’occurrence, le piano et ses 250 ans d’histoire – les rencontres, le désir et enfin le libre arbitre, s’il existe… Dans mon cas, toutes les musiques que j’ai aimées résonnent d’une façon ou d’une autre dans mes improvisations libres : le jazz, bien sûr, mais aussi l’héritage classique européen, des polyphonistes de la renaissance à la musique contemporaine, en passant par certains folklores qui m’émeuvent particulièrement.

J’aime pratiquer l’improvisation libre en solo, comme exercice de composition instantanée. Elle peut prendre la forme de longs morceaux, ou, plus volontiers, car je crois que cette forme est plus facile d’accès pour l’auditeur, d’une suite de pièces courtes et contrastées. Dans ce cas, je ne m’interdis pas de décider à l’avance d’un cadre structurant, dans lequel on ne trouve ni thèmes mélodiques, ni grille harmonique, mais qui peut comporter des contraintes d’un autre type, en général liées à la façon d’utiliser l’instrument. Voici des pièces illustrant ma pratique de l’improvisation libre. Tout d'abord une pièce longue comprenant différents volets:



et une suite de douze pièces improvisées en concert en 2007:


Pannonica 1

Pannonica 4

Pannonica 7

Pannonica 10

Pannonica 2

Pannonica 5

Pannonica 8

Pannonica 11

Pannonica 3

Pannonica 6

Pannonica 9

Pannonica 12

(avec l'aimable autorisation du Pannonica, Nantes)


L’improvisation libre peut bien entendu se pratiquer dans un cadre plus collectif, par exemple dans ce récent duo de pianos (2022) avec le jeune pianiste lyonnais Pierre-Marie Villaumié. C’est aussi une façon particulièrement excitante de se confronter à d’autres formes d’expression artistique (danse, poésie, arts plastiques…). Ainsi, dans le projet Céramusique (2010), j'ai improvisé sur une suite d'images représentant des pièces de céramique d'art de Daphné Maroger, pièces dont la beauté minérale m'avait subjugué. Plus récemment, j'ai accompagné la conteuse Claude Guigues, comme on peut l'entendre dans cette histoire nommée Efftychia (2020). Je suis toujours à la recherche de partenaires en la matière…

Mon CD « The lonely singer » comporte également une suite improvisée intitulée « Explorations ».


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