Patrice de Larrard
ARCHIVES ET SOUVENIRS FAMILIAUX
Edition numérique rassemblée par François de Larrard
avec l'aide de Chantal et Catherine de Larrard
Mars 2025
Contact : francois.de.larrard [at] aliceadsl.fr
INTRODUCTION
Patrice de Larrard est né le 24 Août 1947 à Toulouse, et décédé le 21 Février 2024 à Yerres. C'était le fils aîné d'André de Larrard, lui-même fils aîné de Robert de Larrard, dont la descendance est détaillée dans l'arbre généalogique en post-face. Il a passé l'essentiel de son existence à Paris. Après de brillantes étude (Science Po Finances et Sciences Eco, effectuées en parallèle), et après une période coopération en Afrique (qui, pour les jeunes hommes de sa génération, pouvait remplacer le service militaire), il effectue une carrière d'analyste financier, puis de banquier, dont on trouvera les grandes lignes dans son opuscule (pages 14 à 17) consacré à ceux qui ont embrassé ces professions au sein de sa famille. Il se marie en 1978 avec Chantal Pilote, dont il aura un fils, Thomas, né en 1982. Il prend sa retraite fin 2012. Parallèlement à son activité professionnelle, Patrice s'est intéressé très tôt à l'histoire de sa famille. Sur la base de recherches personnelles qui l'ont occupé durant une quarantaine d'année, il a produit un certain nombre de documents que l'on a rassemblés sur ce site. Le premier a été écrit avant son mariage, et tous les autres à la fin de sa vie professionnelle et au début de sa retraite.
Il s'agissait au départ de recherches généalogiques : origines de la famille de Larrard, du nom lui-même, identification d'un certain nombre de personnes ayant porté ce nom et leurs liens avec d'autres familles. Cependant, ces investigations ont amené l'auteur à s'intéresser à des lieux, des époques et des milieux socio-professionnels divers, et il semble que ce soit une curiosité historique « tout azimut » qui ait finalement guidé le travail de Patrice, plutôt qu'un désir de révérer une lignée ou de magnifier des ancêtres plus ou moins illustres. C'est l’œuvre d'un historien amateur, mais dont on voit, au fil des années, qu'il a amélioré ses compétences, élargi sa culture, et finalement embrassé plusieurs époques avec beaucoup de finesse et de sens de l'observation. Sauf dans son premier opus, il ne cite que rarement ses sources, ce qui empêche de considérer ses écrits comme des travaux scientifiques publiables en tant que tels. Cependant, les récits sont essentiellement factuels, et s'appuient, pour la plupart, sur des pièces écrites que Patrice a pu consulter dans des fonds documentaires divers, dont des archives départementales, nationales, de l'Eglise, des Armées etc. L'auteur ne cache pas les questions qu'il s'est posées en rédigeant ces textes, et y fait souvent preuve d'une prudence de bon aloi, l'Histoire n'étant pas une science exacte, surtout lorsqu'on tente de faire revivre des personnes sur lesquelles on dispose de très peu d'informations.
Cette édition numérique se propose de rendre disponible les écrits familiaux de Patrice de Larrard à tous ceux que cela peut intéresser : en premier lieu, bien sûr, la Famille au sens large (fratrie, cousins et parents plus ou moins éloignés et leurs descendants), à l'intention de laquelle Patrice écrivait, mais aussi les personnes qu'il a connues, et enfin tout ceux et celles qui seraient curieux d'effectuer un voyage à travers les époques, les régions et les milieux sociaux, avec pour fil directeur une famille aux frontières de l'aristocratie et de la bourgeoisie française des XVI°, XVII°, XVIII°, XIX° et XX° siècle. Les différents textes laissés par Patrice ne constituent pas un corpus unique et cohérent. Ce sont plutôt des monographies assez indépendantes les unes des autres, même si certains personnages se retrouvent dans plusieurs chapitres. On les présente dans ce qui suit par ordre chronologique d'édition. En bas de cette page, on présentera enfin deux compléments qui ne sont pas de la plume de Patrice, mais qui éclairent son travail d'historien et peuvent s'y relier : un arbre généalogique, malheureusement très partiel, et un article sur la musique française de clavecin du XVIII° (avec illustrations musicales), dont deux pièces au moins portent le nom de la famille.
LES DIFFÉRENTS ÉCRITS DE PATRICE DE LARRARD SUR SA FAMILLE
1. Essai historique sur la famille Larralde-Larrard (80 pages, ????) |
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C'est, semble-t-il, le premier écrit de Patrice sur la famille. Sa date de parution (dans le cadre strictement familial, comme la plupart de ses écrits ultérieurs) est incertaine: sans doute à la fin des années 70. Le texte fait un recensement de personnes portant les noms de Larrard (en occitan) ou Larralde (en basque), ayant vécu dans différentes régions, et ce durant plusieurs siècles.
Après s'être posé la question du rapport entre des Larralduo ( du XIII° siècle) et des Larrard-Larralde du XVI°), entre lesquels aucun lien de parenté n'a pu être établi, l'auteur s'intéresse successivement au Pays Basque, à la ville de Tonneins (Lot-et-Garonne, dont un quartier s'appelle encore Larrard), au Béarn et à la Saintonge. Ce voyage n'est pas tout-à-fait chronologique, des branches de la famille ayant évolué, parfois en parallèle, dans ces différentes régions.
La généalogie arrive jusqu'à Robert de Larrard, le grand-père de Patrice, et conclut à l'éclatement de la famille à l'époque de la rédaction de l'essai. Dans ce premier écrit, Patrice a tenté d'établir une généalogie globale des Larrard. Il n'abordera plus cette problématique dans son entièreté, les textes suivants étant plutôt des approfondissements de thématiques transversales (lieux de résidence, professions, et même une étude de genre avant la lettre !).
2. Les officiers de carrière de ma parentèle - de 1700 à 1940 (36 pages, 2008, ré-édité en 2011) |
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Ce document est signé « Patrice de Larrard Couderc de Fonlongue ». En effet, André (dit « Bon Papa »), père de Patrice, fut adopté (à l'âge adulte) par Jacques Couderc de Fonlongue, cousin germain de sa mère, dont il accola le nom au sien propre. Après le décès de son père, et sans doute pour honorer son souvenir, Patrice signa ce document du nom de famille complet d'André, d'autant plus qu'il était lui-même très proche d' « Oncle Jacques ». Mais il ne garda finalement que le nom de Larrard pour ses écrits ultérieurs.
Cette étude n'est pas limitée aux Larrard: elle embrasse de nombreuses familles alliées, y compris la famille de Jeanine Craman (dite « Ma Kyky »), épouse d'André de Larrard et mère de Patrice. L'institution militaire avait (et a toujours sans doute) l'habitude de créer et de conserver des dossiers de carrière assez fournis sur ses officiers, mine de renseignements que Patrice semble avoir exploitée avec gourmandise. On y trouve des considérations sur l'état d'officier aux XVIII°, puis sous la Révolution et l'Empire. Patrice livre une analyse comparée des carrières des militaires identifiés, sous les angles suivants:
- l'impact des études préalables;
- les risques du métier;
- l'impact des affectations;
- le changement d'arme;
- le service;
- l'armée et la politique;
- le mariage de l'officier;
- le départ à la retraite de l'officier;
- les décorations.
Cette étude très originale aurait peut-être mérité une publication dans une revue d'histoire. Elle est en tout cas, par son côté sociologique, d'un niveau très supérieur au premier texte.
3. Les Larrard et la mer (19 pages, 2009) |
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Le texte commence par un arbre généalogique explicitant les liens entre les Larrard et d'autres familles, dans lesquelles l'auteur a identifié un certain nombre d'hommes ayant fait carrière dans différents métiers de la mer. Alors que l'époque concernée est relativement restreinte (la première moitié du XIX°), Patrice décrit les trajectoires de ces marins, au travers d'une description de divers groupes professionnels : officiers de pont (marine de guerre), officiers de marine de commerce, d’administration maritime, chirurgiens et médecins. Finalement, il est noté qu'une proportion faible des Larrard s'est retrouvée dans ces professions, réservées dans les faits aux familles résidant dans une étroite bande côtière.
4. Petit guide touristique du Larrard à Barcelone (14 pages, 2010) |
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Après la guerre de succession d'Espagne, la ville de Barcelone a connu une expansion économique rapide, ce qui motiva l'émigration dans cette ville de Jean-Alexandre de Larrard, fin XVIII°. Cet homme entreprenant y fait une brillante carrière dans le négoce et la finance. Cependant, la branche barcelonnaise de la famille, après une belle réussite économique, s'est éteinte dans les années 1830-1840. Restent aujourd'hui une rue de Larrard (« carrer de Larrard » en catalan), un quartier et un certain nombre de maisons ayant appartenu ou ayant été occupées par la famille, maison décrites dans ce « Petit Guide ».
5. Les enseignants de ma parenté (24 pages, 2010) |
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Ici, on embrasse une période plus longue, qui s'étend du XVII° à la fin du XX°. Les enseignants identifiés par Patrice, connus notamment par les archives de l'Education nationale, ont d'abord travaillé sous la férule de l'Eglise (certains d'ailleurs étaient des prêtres ou des religieuses). La Révolution, puis le Concordat, puis la III° République et surtout la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905 entraînent une mutation d'un enseignement privé catholique vers l'enseignement public laïque. Il est à noter que la famille a produit des enseignants de tous les niveaux, des instituteurs aux professeurs d'université et de grandes écoles. Ce texte est un des plus distrayants que nous ait laissé Patrice, par la galerie de portraits qu'on y croise, où les profs sont racontés par les notations de leurs supérieurs, mais aussi par les caricatures de leurs élèves ! Patrice a eu lui même une pratique de l'enseignement, durant sa coopération et plus tard à l'université Dauphine (ainsi que sa femme), mais il n'en parle pas dans ce chapitre.
6. Famille des autres (40 pages, 2011) |
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Comme son titre le laisse penser, ce texte se distingue des précédents au sens où les liens entre ses protagonistes et la famille de Larrard est assez ténu. Notre auteur a trouvé intéressant de relater la vie de personnages ayant évolué dans des milieux différents de ceux déjà décrits dans ses écrits antérieurs, et sur lesquels il avait trouvé une documentation relativement fournie. C'est ainsi qu'il s'intéresse à la famille Ducos, qui, venant du négoce bordelais, s'est distinguée dans la carrière préfectorale, et la famille Cazotte, orientée vers la diplomatie. De cette dernière famille, la vie d'un membre est plus particulièrement décrite : il s'agit de Jacques Couderc de Fonlongue, père adoptif d'André (le père de Patrice), officier de cavalerie et sportsman accompli.
7. La famille et la ville au XIX° siècle (36 pages, 2012) |
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Dans ce texte, notre auteur fixe sa lunette sur une époque (même s'il déborde parfois sur les siècles précédent et suivant), et nous fournit une galerie de portraits d'ancêtres ayant vécu dans trois lieux : Toulouse, Bordeaux, et l'île de la Réunion (autrefois l'île Bourbon). Il emprunte un regard de démographe, analysant et comparant les flux de population ayant rejoint ou quitté ces entités sur la période étudiée. La fin de l'opuscule soulève la question moderne du communautarisme, combattu par l'Etat en métropole mais régnant en maître aux colonies. Patrice aborde aussi une autre question contemporaine : comment l'histoire des mentalités, au sein d'une famille, continue longtemps de façonner les comportements.
8. Histoire de femmes (28 pages, 2013) |
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Ici, l'auteur présente un catalogue de personnages féminins dont les destins se sont écartés de ce qu'on pourrait appeler le modèle bourgeois classique, dans le cadre duquel les femmes étaient dotées, mariées jeunes et restaient avec leur mari pour l'essentiel de leur vie. Patrice distingue quatre catégories :
les « femmes maternantes », épousées par des hommes abandonnés ou des veufs avec enfants ;
les veuves, qui acquièrent par leur veuvage une certaine liberté, notamment dans le choix d'un nouvel époux ;
les maîtresses mères épousées, objet d'une régularisation sur le tard au sens des conventions sociales de leur époque ;
la femme libre du XX° siècle.
Dans sa conclusion, l'auteur montre de vraies préoccupations féministes, et s'émeut à l'évocation de ces vies de femmes dont il soupçonne que beaucoup d'entre elles ont été confinées et contraintes, on dirait aujourd'hui « invisibilisées » (en reconnaissant toutefois que les sources qu'il utilise sont muettes sur le ressenti intime de ces protagonistes).
Une annexe vient clore cette livraison ; elle présente une étude comparative des signatures telles qu'elles apparaissent dans les pages finales de certains contrats de mariage.
9. Nos hommes dans la tourmente du XX° siècle (22 pages, 2015) |
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Ce sont quatre personnages nés dans le dernier quart du XIX°, dont la vie est retracée dans ce chapitre. Ils n'avaient pas de liens de sang avec la famille, mais ont eu des relations avec elle (notamment avec André de Larrard, le père de Patrice). Patrice en a connu deux et a entendu parler des deux autres, raisons pour lesquelles il a effectué des recherches pour retracer leurs parcours. Les professions sont diverses : un officier de marine devenu écrivain, un capitaine au long cours, un courtier d'assurances et un préfet. Tous ont traversé les deux guerres, et ont été confrontés, durant la deuxième, à la problématique de la collaboration, certains ayant su mieux que d'autres en sortir à temps. Sans faire de jugement moral sur ces différents destins, l'auteur conclut sur le sentiment d'injustice de certaines victimes de l'épuration et des procès d'après-guerre.
10. Nos médecins au péril des épidémies et des combats (18 pages, 2016) |
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La profession de médecin est présente dans certaines des familles liées aux Larrard, à partir du XIX° jusqu'à la fin du XX° et au-delà. Patrice décline dans ce chapitre une galerie de 9 portraits de médecins militaires, dont les archives renseignent sur leur carrières (affectations, responsabilités, appréciations des supérieurs, mais aussi mariages, héritages etc.) et sur les décorations (très importantes dans ces milieux). Ils traversent les deux guerres mondiales, et sont aussi affectés aux Colonies. Souvent, ces médecins passent dans le civil en fin de carrière, par choix ou pour des motifs politiques. Les membres du corps médical de la famille de Larrard proprement dite n'apparaissent qu'à la fin du XX° et ne sont énumérés qu'en conclusion.
Le texte présente une intéressante annexe, sans relation avec la thématique des médecins, intitulée « La famille de Larrard aux XVIIème et XVIIIème siècles ». Patrice y résume les travaux d'un autre généalogiste, Eric Maille, qui s'est intéressé aux Larrard, famille de son épouse du côté maternel. Quatre questions y sont successivement examinées :
- Larrard/Larralde même combat ?
- La révocation de l’Edit de Nantes ;
- Du tabac au minot, de Tonneins à Nérac ;
- Les Larrard dans les armées de Louis XIV à Louis XVI.
On recroise dans cet appendice un certain nombre de personnages déjà présentés dans les chapitres antérieurs. Du point-de-vue nobiliaire, Patrice distingue trois anoblissements dans l'histoire de la famille, dans des contextes et à des époques différentes. En conclusion, il suggère que le titre de marquis de Larrard (qu'on trouvera notamment dans l'arbre généalogique) a été probablement usurpé !
11. Banques et finances, une histoire de famille ? (20 pages, 2017) |
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Ce texte est l'un des mieux construits de ceux que Patrice nous a laissés, et traite d'un sujet qu'il connaissait très bien, étant banquier lui-même. Comme dans les précédents chapitres, sont décrits un certain nombre de trajectoires individuelles. On commence au début du XVIII°, à une époque où les hauts fonctionnaires de la finance d'état plaçaient leur fortune personnelle, qui était d'ailleurs sollicitée par les rois. Le rôle important d'Alexandre de Larrard fils est souligné dans la naissance d'une fortune qui sera transmise sur plusieurs générations, et fera de la banque et de la finance le métier-roi de la famille sur trois siècles. On assiste à l'apparition et au déclin des banques privées régionales, à la concentration de la profession dans de grandes institutions nationales puis internationales. Le dernier protagoniste de cette aventure est Patrice lui-même, qui donne d'intéressants détails sur sa carrière, rythmée par les changements de noms et de prérogatives des différentes structures qui l'ont employé. En conclusion, il évoque rapidement la brillante carrière de son épouse Chantal, ce qui fait le lien avec le chapitre 8 sur les femmes.
COMPLÉMENTS
1. Arbre généalogique : descendants de Jean-Alexandre de Larrard (1776-1864) sur huit générations |
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Il semble que, durant tous ses travaux généalogiques, Patrice ait tenté, sans y parvenir, de construire un arbre global dans lequel on retrouverait toutes les personnages évoqués dans ses écrits. Il serait peut-être possible d' esquisser au moins un tel arbre, en lisant attentivement l'ensemble des textes présentés sur ce site et en consignant toutes les personnes évoquées dans un outil spécialisé. En attendant, c'est d'une partie plus restreinte de la famille (certaines branches descendantes de Jean-Alexandre de Larrard) que Catherine de Larrard et Brigitte de Bossoreille ont entrepris la construction. Signalons également une partie d'arbre produit par Patrice en page 5 de son 3° opus.
Dernière mise à jour : mars 2025.
2. Qui était « la Larrard » (alias « La Larare », ou « La L'Arrard ») ? |
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Un personnage mystérieux, présent en au moins deux endroits dans la littérature musicale du baroque français...
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